Alors Venise

vendredi 9 juillet 2010


Alors Venise?

Sur la route qui va vers Venise, il y a Padova. Je n'allais pas passer tout près de Saint-Antoine sans aller lui rendre visite! C'est que depuis toujours, mon père invoque ce saint lorsque quelque chose se perd. Et moi je le fais, et les filles le font. Et on y croit. Et il nous aide. Il a bien failli en quelques occasions, mais nous lui pardonnons. Preuve qu'il n'est pas parfait.

Nous nous sommes rendus à Padova sans anicroche, sans nous tromper, sans nous égorger. Nous avons mangé dans un petit resto bio d'une rue piétonne. Je passe vite sur ce repas vraiment pas bon! La rue piétonne, que l'on croyait tranquille est en fait une rue où tous les vélos passent. Et ils passent! Je n'ai jamais vu des gens aller aussi vite à vélo. MA a fait un film là-dessus. C'est tellement drôle de voir ces gens passer à toute vitesse pour aller on ne sait où, mais ça semble important. Et en tant que piétons, faut se méfier! Ensuite, direction la cathédrale du saint. Malheureusement, je portais un short (c'est con, mais je n'avais pas pensé à ça!!!). On m'a refusé l'entrée (rien n'est facile en Italie. Tout se gagne). Toutefois, je voyais qu'on laissait entrer des filles qui portaient des jupes pas mal plus courtes que mon short. Si j'avais été chez moi, je serais allée argumenter devant cette injustice et ce machisme! Ce n'est donc pas vrai que tout le monde est bienvenu dans la maison de Dieu? En tout cas, pas ceux qui sont en short! Bref, on a rebroussé chemin moi avec des larmes aux yeux, car je voulais voir la cathédrale pour la raconter à mon père. Et là, Marguerite a eu un éclair de génie. Elle portait un foulard et a pensé qu'on pourrait le nouer à la taille. Quelle bonne idée! Mais il fallait y aller en deux groupes, car on n'avait qu'un foulard! J'y suis allée avec Éléonore en premier. On a visité la tombe du saint, là où il se trouve depuis 700 ans. Et puis on est allé voir toutes ses reliques qui se trouvent dans des contenants dorés: sa langue, ses dents et toutes ses petites choses qui lui ont appartenu. C'est quand même un peu gore le catholicisme. Et puis MA est entré avec Marguerite. Ensuite, c'était glace et granita (cette année, les filles optent pour les granités) pour tout le monde et retour à l'auto. Nous étions à 35 kilomètres de Venise.

Notre hôtel, le Bologna, se trouvait à Mestre, à 10 minutes de Venise en train. On a trouvé rapidement. Vraiment, tout allait bien. On a stationné l'auto, pris nos valises et sommes allés à l'accueil. On savait même qu'Internet était gratuit et sans fil!! Et puis à l'accueil, c'était long. Le monsieur ne trouvait pas. J'ai senti le problème venir. Vous n'allez pas le croire, mais nous étions en retard de 2 jours?!?! À ce jour, nous ne comprenons pas comment on a pu faire une telle erreur. C'est une énorme crampe mentale (copyright de cette expression à KM). Je dis "on" mais ce n'est pas vraiment "on". J'avais tenté d'appliquer la théorie du "lâcher prise" avant le départ: je n'aurais pas dû. Bref, j'étais au bord des larmes, les filles aussi. Je crois que les gens de l'hôtel ont eu pitié des filles... ou ils ont voulu éviter un drame conjugal et ils nous ont trouvé une suite pour 95 euros (en plus du 175 euros déjà payés et... perdus!). Une gentille dame qui travaille à l'hôtel a donné des peluches aux filles. Bref, de très sympathiques employés qui auraient pu nous dire ciao ciao les perdus! Et j'ai décidé que je ne lâcherais plus prise. C'est de la bullshit le lâcher prise. D'un autre côté, il faut passer vite à autre chose, ne pas rester là-dessus.

Pour ce faire, nous sommes allés à Venise. Mais comme en Italie il n'y en aura pas de facile: c'était grève des transports durant les 2 jours où nous y étions. Trains et autobus, chacun leur tour! La gentille dame nous a tout expliqué cela: nous pouvions nous rendre en train mais devions revenir en autobus, car à 21 heures les trains tombaient en grève. Départ en train donc et arrivée à Venise vers 18hrs. À la descente du train, direction Vaparetto numéro 2 pour nous rendre à la Place Saint-Marc. L'impression nette d'être dans un autre univers. C'est très très particulier de se retrouver sur le Grand canal avec toutes ces gondoles, vaparetti, taxis, ambulances, rabaska, canots d'écorce (ben non, pas de rabaska ni de canots d'écorce!). Le soleil inonde tout, les fleurs débordent des boites accrochées aux fenêtres, les rideaux flottent au vent. C'est magique. Mais aussi il y a les bouteilles de plastique qui flottent dans les canots, les gens qui jettent tout partout, les crottes de chien qui traînent ça et là. C'est aussi ça Venise. C'est aussi l'impression d'être dans un endroit que l'on devrait laisser en paix. L'impression d'être les vendeurs du temple. Ce soir-là, nous avons marché dans les rues sans but précis et avons soupé près d'un canal... de pâtes (ce n'est pas le canal qui est en pâtes... nous avons souper de pâtes). Prosseco et Chianti pendant le repas.

Le soir tombait, les touristes partaient et la ville reprenait de son mystère. Quelle étrangeté de marcher dans ces petites rues dont certaines sont si étroites qu'un obèse n'y passerait pas. Dans certaines rues, il faut aussi pencher la tête. Et puis il y a toutes ses portes dont les sonnettes sont des têtes de lion dorées. L'absence d'autos et d'autres trucs qui roulent ajoute à la théâtralité de la ville. Les petites places sont occupées par des gens qui mangent et boivent dans une paix et un plaisir assez évidents, des enfants qui courent, de chiens qui font leur promenade. Le soir à Venise, c'est génial. Pour les filles, c'était complètement énigmatique et dérangeant aussi je crois. Le soir qui est là, le fait de marcher dans de petits espaces sombres suscitaient leur curiosité mais leur donnait aussi envie d'être chez elles dans leurs habitudes. Mais je crois qu'elles ont apprécié l'expérience, on était bien ensemble. Il faut sortir des habitudes, il n'y a rien de pire.

Retour à l'hôtel dans un autobus bondé. Il fait chaud, c'est humide. Douche et dodo. Le lendemain, il fallait prendre l'autobus avant 9h00 pour retourner à Venise, car après cette heure c'était grève.

Je vous quitte pour ce soir. Demain, nous prenons un bateau pour la Sardaigne (un bateau de la compagnie Moby Line). Nous devons être au port à 6h30 et nous sommes à Monterenno situé à 30 minutes de Livorno (traduction de l'italien au français: nous sommes à 1 heure de Livorno).

Pas de photos, car MA n'a pas eu le temps de les traiter.

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