La paix en Sardaigne

dimanche 11 juillet 2010


Je crois que nous sommes au paradis. Mais le paradis se gagne, il ne s'obtient pas illico.

Pour l'atteindre il faut traverser des étapes. Des étapes comme:

- Coucher dans un hôtel à Montenerro (peut-être un seul r), à proximité de Livorno, ville où l’on doit prendre le bateau pour la Sardaigne.

Le gentil Frabricio de l’hôtel Le Vedetta m’avait transmis l’itinéraire par courriel. Les indications sont claires jusqu’à ce que le chemin devienne compliqué. Donc, au moment où on aurait besoin d’indications claires, on se retrouve seul. Ça été la même chose tout le temps en Italie. De Venise à Montenerro tout a bien été, à part le fait que c’était looong ! Une fois dans le petit village, on a cherché et on a fini par trouver l’hôtel perché dans les montagnes. L’hôtel était propre mais vieux. Ça semble être une destination populaire, car c’était plein. Le resto aussi était plein, et il n’y avait rien d’autre dans le village ! On s’est couché sans manger. Autre aléas du voyage… Je n’avais plus que des pêches sur moi.

- Prendre un bateau

Samedi, levés à 5h00, nous devions être au port à 6h30, soit 1h30 avant le départ en bateau. Nous avons réussi à relever le défi de nous réveiller aux aurores, ce qui n’est pas dans notre nature. Nous lever à cette heure est comme une torture. Nous nous sommes rendus à Livorno sans anicroche. MA avait préparé l’itinéraire la veille. Heureusement, car il n’y avait pas vraiment d’indications. Avons déjeuné dans un café du port où observer les serveurs préparer les cafés est un spectacle en soi. Pas de café filtre ici. Chaque café est préparé à la main, et certaines commandes sont compliquées (avec lait froid, avec lait chaud, lait dedans, lait à côté, avec de l’eau chaude, etc.). Et puis il faut bien garder sa place, car les gens ont la fâcheuse tendance de couper les queues !

Voir toutes ces autos qui embarqueront dans le bateau est impressionnant. Il y a des gens de partout : allemands, français, italiens, etc. Le bateau a 4 cales de stationnement. On stationne et on monte ensuite. Le défi est alors de se trouver une place assise. Il y a plus de monde que de places assises évidemment. Alors il y a des gens qui s’installent par terre, sur des couvertures, dans tous les recoins possibles. Au retour, je ferai comme les locaux et je monterai à pied avec les filles pour réserver des transats pour tout le monde. Nous avons trouvé une table avec des tabourets et avons fait une partie du voyage assis là. Pas question de bouger les 4 à la fois, car quelqu’un se jette sur la table. De vraies mouettes sur les frites de McDo. La traversée, qui dure 6 heures, n’est pas spécialement une croisière de détente ! J’ai quand même réussi à dormir la tête sur la table… Nous avons fini la traversée sur un banc à l’extérieur à regarder la mer.

- Gagner sa place où dormir

Une fois arrivée en Sardaigne… c’est chaud. Très chaud. Nous avons fait l’épicerie à Olbia, car nous ne savions pas ce que nous trouverions à la Maddalena. Ensuite, 30 minutes d’auto jusqu’à Palau, dans le nord de l’île, pour prendre un autre bateau pour la Maddalena. Les filles se sont endormies en chemin, et moi je cognais des clous. J’essaie de ne pas dormir quand MA conduit, par solidarité. Le paysage est fait de cactus, de falaises rocheuses, de lauriers foisonnants et d’herbes brûlées. On ne sait pas trop si c’est accueillant ou pas.

Vingt minutes de traversée jusqu’à la Maddalena. Les travailleurs du bateau prennent notre billet en fumant une cigarette et en parlant entre eux. Personne ne nous indique comment placer notre auto. On n’est pas à la traverse de St-Ignace/Sorel ;-)

De l’autre côté, Fulvia, la dame chez qui on loue, nous attend sur son scooter. On la suit. Elle nous fait visiter l’appart que nous avons loué, nous donne plein d’informations et de suggestions. Très sympa. Elle nous dit que la bâtisse de deux logements seulement a été construite par son grand-père et qu’elle lui tient à cœur. L’appart est tout neuf et tout beau. Elle part. Nous nous sentons bien.

Marguerite va dans la douche. Pas de pression, pas d’eau chaude. Mmm. Dans la cuisine, pas d’eau pour faire cuire… les pâtes. On les cuit à l’eau de source et on appelle Fulvia, qui revient avec son mari et des outils. Il monte sur le toit et découvre qu’un morceau de la plomberie ne fait pas la job. Elle part acheter le morceau et revient avec un autre monsieur. Pendant ce temps, on parle et c’est sympa… mais on meurt aussi de faim ! Bon, tout est réparé et l’eau coule… MAIS la ville coupe l’eau quand les réserves sont basses. C’est ce qui est arrivé ce soir-là. Et puis la ville dit que l’eau est potable, mais Fulvia nous dit qu’il ne faut pas la boire ni cuisiner avec ! Et l’air climatisé fonctionne, mais il ne sort que du vent… pas frais vraiment. Ce soir-là, on a pris des demi-douches et on a dormi dans un endroit surchauffé. Ce matin, samedi, je me réveille à 6h00, curieuse de voir si l’eau est là. Pas d’eau, rien ne sort. Je me recouche. À 8h30, l’eau est là, mais froide. Pas d’eau chaude. On a plus d’eau de source pour faire le café… On est sur les dents. Parlant de dents, Marguerite se les lave… et une panne d’électricité survient. À ce moment-là, j’en ai ras le pompom et je reviendrais à la maison. On envoie un sms à Fulvia en disant que nous sommes maintenant sans eau… et sans électricité. Elle est vraiment vraiment désolée et nous offre un autre appartement. Ce que nous acceptons. Le tout se fait sans animosité. Dur à croire, mais je suis cool. Je ne sais pas si cet état va rester à mon retour. L’Italie m’aurai fait comprendre que tout ne se contrôle pas, qu’il faut parfois accepter…

On refait donc nos #$%$#% de valises. Fulvia est arrivée à 10h30 à l’appartement et nous a conduit au nouvel endroit. Elle se sent très mal et ne cesse de s’excuser, mais cela n’a rien à voir avec elle. On sent qu’elle est une bonne personne qui fait bien les choses. Elle nous dit que pour réparer le tout, elle et son mari feront le taxi boat pour nous ! Ils nous amèneront sur une île en zodiac et passeront nous prendre en fin de journée. Wow !!!! Donc, on va vite s’acheter de la nourriture pour la journée, prenons nos serviettes, notre abris pour la plage et à 11h00 nous voilà partis.

On les a suivis en auto jusqu’à la maison des parents de Fulvia. De là, nous sommes montés sur le zodiac, et Pino a conduit jusqu’aux îles Razzoli, Maria et Budelli. Nous sommes allés voir la spiagga Rosa de loin, car on ne peut plus y mettre les pieds. Entre les îles Razzoli et Maria, il y a un passage où sont amarrés des bateaux, dont celui des parents de Fulvia, qui voulaient nous voir. Nous y avons fait un arrêt et avons plongé en pleine mer. C’était complètement irréel. L’eau est claire comme l’eau d’une piscine ! Les enfants sautent des bateaux et s’amusent dans l’eau pendant que les adultes les surveillent des quais. Les gens étaient très sympathiques, et c’est là que nous avons bu notre café de la journée.

Et puis ils sont venus nous déposer sur la plage Cala Santa Maria. Cherchez des images, ça vaut la peine. La plage n’est pas bondée, car elle n’est accessible qu’en bateau. Et puis il n’y a aucun resto, aucune boutique, rien du tout. Il faut donc avoir de l’eau, de la nourriture et tout ce qu’il nous faut. Nous avons passé une incroyable journée avec zéro stress. À 18h00, ils sont venus nous reprendre en zodiac et nous sommes rentrés. Le ciel étant clair, nous pouvons voir la Corse. Et puis toutes les côtes des îles qui entourent la Maddalena. Elles sont faites de granit. C’est comme voir un paysage lunaire, mais sur la mer. On se sent très loin. C’est juste magnifique. Je n’ai pas d’autres mots.

Les filles sont heureuses et comblées. Tout ce chemin en valait la peine.

Les photos viendront demain. MA est brûlé dans tous les sens du terme. Demain, il passera la journée avec son T-shirt sur lui. Pourquoi ne bronze-t-il pas ???? Nous irons probablement à l’île de Caprera, qui est reliée à la Maddalena. Nous pourrons y aller en auto.

Je ne sais pas si ça joue chez nous, mais la chanson de nos vacances aura été celle de Shakira, sur l’Afrique. On l’entend partout, tout le temps.

(Excusez les longs textes, mais j’écris d’abord et avant tout pour nos souvenirs.)

1 commentaires:

Jules a dit…

Nous revenons après 4 jours dans chalet au bord d’un lac. Pas tout à fait la Sardaigne, mais, à 35oC, sortir de la ville et se baigner dans un lac, c’est bien apprécié. À notre retour, on se précipite sur votre carnet pour suivre la suite de vos aventures. Toujours aussi captivant. Comme c’est souvent le cas, les difficultés se transforment en occasions à saisir, en découvertes ou en rencontres. Encore faut-il avoir l’audace de provoquer le destin… et en famille à part ça! Bravo les aventuriers! On attend les images avec impatience…

Antoine de Padou et papa Jules

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