En paix à Molazzana

jeudi 8 juillet 2010


Aujourd'hui, c'était grève de visite et de route. Quelle bonne décision.

En se levant, MA a ouvert les volets et une lumière pure a rendu la pièce toute blanche.

Vers 8h00 chaque matin, monsieur Pocaï vient nettoyer la piscine, arroser toutes les fleurs et s'occuper de son potager. Si nous sommes levés, il s'arrête discuter un peu, comme on discute quand on ne parle pas la même langue. Ce matin, alors que je balayais la terrasse, il est arrivé avec un énorme champignon porcino fraîchement cueilli dans les bois tout près. On a compris que les champignons vendus le long des routes comme étant des champignons de Garfagnana venaient en fait de la Tchécoslovaquie. Il est ensuite venu nous porter un fêtu de vigne (pas sûre de l'orthographe de fêtu) pour qu'on fasse un bbq ce soir. Et qu'on fasse griller notre porcino.

Nous avons donc déjeuné tranquillement. On déjeune de petits pains qui ont la texture du panetonne, c'est très bon. Par la suite, j'ai fait un lavage qui a bien duré plus d'une heure (je n'ai pas trouvé comment faire un lavage plus rapide en Europe. C'est toujours hyper long.). Et nous nous sommes étendus sur les chaises longues de la piscine pour lire et glander. Les filles se sont baignées. Et puis on a eu faim.

On est monté dans l'auto pour aller vers Sassi. C'est un petit village situé à 2 kilomètres d'ici. Il n'y a rien, surtout il n'y a pas de foule, pas de souvenirs, pas de boutiques. Nous avons trouvé le resto suggéré par monsieur Pocai, chez Totto. C'est un petit boui-boui où les travailleurs de la ville vont manger. Dès qu'on ouvre la porte, on est dans la salle à manger décorée de peintures des environs. C'est comme si on était chez quelqu'un. Les têtes se tournent: on n'est pas de la place et ça paraît. La cuisinière/proprio/serveuse nous explique que ça prendra 10 minutes et nous installe à une table sans plus de cérémonie. En réalité, ça a dû prendre plus d'une heure. Et les gars de la ville étaient toujours là, à prendre leur repas du midi, qu'ils ont terminé sur un expresso et un limoncello chacun. Sur chaque table se trouvent une bouteille de vin du pays et une bouteille d'eau.

Au bout d'une heure, nous étions acceptés. Un homme a levé son verre à MA, et la serveuse a été affable. Et elle nous a servi des pâtes (faites maison par elle-même) nappées d'une sauce à la viande. C'était... comment dire? Authentique et délicieux et touchant. Et reposant.

Pendant ce temps, la serveuse allait au café qui jouxte le resto pour préparer les expressi de ceux qui terminaient leur repas et des vieux monsieurs qui venaient prendre leur café.

Elle a tenu à nous offrir le limoncello. Un monsieur est venu parler à MA. Il croyait que nous étions Français, et lui disait comment les Français et les Italiens avaient été pourris au soccer. Ben non, les Français ne sont pas les seuls à parler français.

Après le repas, nous sommes allés à la petite, très petite église de Sassi. Là, le temps semble s'être arrêté durant la 2e guerre mondiale. Pourquoi cette époque? Je ne sais pas trop. L'ambiance me rappelait certains romans que j'ai lus: des murs à la chaux qui s'écaillent, des bancs de bois assez nombreux pour accueillir 30-40 personnes, des lampions qui brûlent. Marguerite a fait une prière pour grand-maman Flore.

Une petite fille est venue courir autour de l'église. Son papi la surveillait au bout de la rue. Nous sommes redescendus à Gallicano pour faire les courses.

Au retour, nous avons préparé le souper: salade tomates mozza (et oui, encore, mais on aime, on profite de la bonne mozza et c'est rapide), poulet mariné dans huile d'olive, ail, persil, basilic, romarin et jus de citron et porcino arrosé d'huile d'olive et parsemé d'ail et de persil (c'est toujours pour ceux qui aiment les recettes). Le tout cuit sur sarment de vigne. On s'est attablé dehors et admiré la vue pendant que nous mangions. C'était délicieux. Probablement le meilleur poulet sur bbq que nous ayons mangé.

On a essayé de faire du vélo, mais la côte devant la maison est tellement abrupte que la gravité nous entraîne vers le bas. Impossible d'avancer à moins d'avoir des muscles d'acier. On a bien rit. Le soir, les filles se sont baignées. On a vraiment vraiment rigolé ensemble. Les filles développent une complicité. C'est très agréable.

Demain, nous irons à San Gimignano. Peut-être irons-nous à Sienne, mais ce n'est pas sûr. Certains nous en voudrons, mais on a décidé qu'il était hors de question que nous voyagions en courant et en étant stressé. Ce n'est pas ainsi que les meilleurs souvenirs se forment. Et puis nous avons vu Sassi.

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